Le concept de borne musicale pour personnes âgées est né du résultat d’une étude menée avec l’Université
de Bourgogne qui démontrait que les résidents en établissement de retraite ont un accès médiocre au répertoire des musiques qu’elles aiment. La raison principale à cela : le matériel hifi n’est pas adapté. Impossible, donc, d’appuyer sur les trop petits boutons de la chaîne stéréo, impossible d’ouvrir une boîte plastique de CD (faites le test), impossible de conserver un répertoire complet de disques en collectivité (casse, « disparition »)… Ce non-accès musical est d’autant plus dommageable et anachronique que « la musique est l’activité préférée des
personnes âgées » (source INSEE).

S’adresser aux seniors nécessite d’abord de faire un détour par l’analyse sociologique. Car, si la seniorisation de la société a transformé progressivement le paysage social et culturel, c’est aussi parce que les seniors ont connu leur
propre révolution culturelle.

Serge GUERIN

L’analyse des comportements patrimoniaux des retraités ruraux est un angle d’approche particulier du vieillissement.
Elle met en évidence la corrélation entre la façon dont les acteurs anticipent leur vieillesse et les solidarités intergénérationnelles.

Dominique JACQUES-JOUVENOT

L’idée s’impose de plus en plus que les grands-parents jouent un rôle crucial dans le système familial contemporain et, parallèlement, une nouvelle génération de grands-parents émerge : dynamiques, modernes, adoptant des
attitudes plus libérales et affectives en matière de relations familiales.

Le parcours de vie et la mobilité sont des éléments qui participent à la gouvernance de l’existence. La mobilité géographique se définit par le triptyque « déplacement, espace, temps ». Bien qu’elle puisse être virtuelle, la mobilité s’inscrit dans un temps donné et sur un espace précis. Elle est également un acte éminemment social par lequel l’individu délimite les contours de son environnement social.

Célia BROUSSARD

L’automobile est devenue, en un siècle, le moyen de transport majoritaire des Français : aujourd’hui, sur 100 kilomètres parcourus par les ménages dans le cadre de la mobilité quotidienne, plus de 80 le sont en voiture ! Longtemps réservée d’une part à une élite, et, à la gent masculine d’autre part, la voiture ne s’est que tardivement diffusée parmi les seniors. L’exploitation de la série des enquêtes nationales transports, lesquelles permettent de comprendre les pratiques de mobilité des Français, montre une double facette des liens entre le
vieillissement et la mobilité en voiture : les seniors ont des comportements de plus en plus proches de leurs cadets ; les seniors d’aujourd’hui, bien davantage que leurs cadets ou que leurs aînés, ont une relation très positive à la voiture, lisible à plusieurs échelles.

Yoann DEMOLI

Fort de 12,5 millions de personnes âgées de 65 ans ou plus en 2016 et dans un contexte de gérontocroissance et de diversification des manières de vivre sa vieillesse, le vieillissement de la population interroge de manière inédite
les politiques publiques sur leurs capacités à intégrer les personnes âgées.

Mickaël BLANCHET

S’investir dans une activité de bénévolat ou bien dans une chorale, participer à une vente de charité, prendre des cours d’informatique, s’engager dans un mouvement politique, la liste est longue tant les activités de nos aînés sont multiples et variées.

Brigitte NADER

Un tour des villes européennes ayant mis en place des politiques exemplaires d’accueil des aînés au sein de leurs espaces publics permet de mieux cerner les dernières avancées en la matière et mesurer les progrès qu’il reste encore à faire pour faire de nos villes de véritables amies des aînés.

Sonia LAVADINHO

La vulnérabilité des piétons âgés au cours de leurs déplacements dans la ville concerne autant leur sécurité en lien avec le trafic automobile, que les risques avérés ou ressentis comme les chutes et les agressions. Bien souvent, un fort sentiment d’insécurité est rapporté comme frein à la mobilité en dehors du domicile des personnes âgées. Nous proposons dans cet article de faire un point sur ce que l’on sait de ces affaires de sécurité
et ce qu’elles traduisent comme besoins spécifiques pour maintenir les personnes âgées en mobilité dans leur quartier de vie. Nous nous appuierons pour cela sur des travaux de recherche et sur les connaissances issues de la littérature scientifique récente.

Florence HUGUENIN-RICHARD

La mobilité est un élément clé de la vie quotidienne des individus et un des premiers maillons dans la quête d’autonomie. Les difficultés à se déplacer, entraînant la sédentarité ou une mobilité réduite, peuvent en effet constituer un frein à la participation et à l’insertion sociale et faire ainsi apparaître des inégalités. Cet aspect,
central pour les personnes âgées, est important à prendre en compte dans un contexte de vieillissement
de la population que connaissent la plupart des pays aujourd’hui. Cet article se concentre donc sur l’analyse des incapacités de déplacements des personnes âgées et les conséquences que cela entraîne sur leur mobilité quotidienne.

Virginie DEJOUX

Avec l’âge, des altérations cognitives peuvent survenir, sans pourtant correspondre à une démence de type Alzheimer. Les personnes âgées restent actives, et souhaitent, au même titre que les plus jeunes, toujours avoir le droit de conduire leur véhicule (OCDE, 2001). En raison du nombre croissant de personnes âgées dans nos sociétés, le nombre de seniors revendiquant le droit à la conduite automobile ne va cesser de s’accroitre. Cependant, les altérations cognitives observées dans le vieillissement normal pourraient-elles remettre en cause ce droit ?

Ségolène LITHFOUS

Créée en 1981 sous l’impulsion de Jean-Robert Pitte, futur Président de l’Université Paris-Sorbonne de 2003 à 2008, l’Université Interâges propose un large éventail de conférences dans des disciplines qui relèvent jusqu’à présent, pour l’essentiel, des Humanités. Mais un volet de plus en plus important des sujets traités aborde des
questions d’actualité et de culture générale, permettant un décryptage du monde dans lequel nous évoluons, ainsi qu’un ancrage dans la société. Depuis la création de l’Université Inter-âges, la volonté affichée a toujours été d’attirer largement « un public passionné et passionnant », comme le déclarait son fondateur en septembre
2010 dans un esprit d’ouverture de l’Université sur la Cité.

Marianne SCHILLING 

Sandrine LE NÉELLE

Pourquoi laisser aux seuls médecins, biologistes ou généticiens le privilège d’argumenter le bien vieillir ? Alors que de nombreuses théories sur le vieillissement réussi ont fleuri dans les pays anglophones ou germanophones,
pourquoi se cantonner en termes explicatifs à la nutrition, au mouvement et aux conditions de vie ? Bien entendu, ils y contribuent mais l’histoire personnelle, les leçons des expériences, conditionnent l’ensemble des activités quotidiennes avec quelques spécificités psychosociales liées au rapport au temps et à la créativité.

Maryvonne NICOLET GOGNALONS

Le temps de la retraite est aujourd’hui devenu « désirable » (V. Caradec, 2009). Elle apparaît désormais comme une étape de la vie qui laisse place aux loisirs et libère de l’espace pour se consacrer à soi et à son épanouissement personnel. Cependant, si l’imaginaire social tend à valoriser cette étape de la vie, la transition demeure toutefois variable d’un individu à l’autre. Nous ne sommes pas tous disposés à appréhender ce passage
de la même façon tout comme nous ne sommes pas tous disposés à vieillir de la même manière. Le vieillissement est parfois vecteur d’inégalités sociales que notre système sociétal doit considérer pour pouvoir adapter des modes de réponses qui correspondent à chacun.

Shani GALAND
Béatrice BLANCHARD
Juliette MICHEL

Pour situer le contexte de mes recherches qui sont à la croisée des politiques de la vieillesse et de la sociologie du tourisme, il faut comprendre que si l’âge est une donnée biologique universelle, il est aussi devenu, au fil du temps, l’un des principes majeurs d’organisation de l’activité humaine et de classement de la population.

Florence HERMAN BOULANGER

La question du temps libre au grand âge se situe à la conjonction de deux facteurs principaux. L’augmentation de l’espérance de vie, et particulièrement de l’espérance de vie en bonne santé, et la possibilité d’un temps de retraite, débarrassé des contraintes du travail, à un âge déterminé.

Laurent NISEN

Les jeux d’argent et de hasard font partie des activités de loisir des personnes âgées. Ces dernières disposent
de nombreux temps libres et pratiquer une activité ludique peut être un moyen de s’adapter aux changements liés à l’avancée en âge. Les seniors sont bien souvent considérés comme vulnérables face aux problèmes liés au jeu et qualifiés de groupe à risque en matière de jeu excessif et de dépendance addictive (Giroux et al., 2008 ;
Salve et al., 2011). Les pratiques des jeux d’argent et de hasard de ces « seniors » sont progressivement devenues une préoccupation des pouvoirs publics et de la santé publique mais les connaissances en la matière restent partielles.

Maryse GAIMARD

Matthieu GATEAU

Comment la culture, l’art, les arts, peuventils continuer à faire partie de la vie de ces personnes, voire être un support de participation citoyenne des personnes vivant avec des difficultés cognitives ? Puisque les arts et la culture nous aident tous à vivre, à « supporter » la vie et à lutter contre son adversité, pour certains encore
plus que pour d’autres, ou pour chacun différemment selon les moments de nos vies, leur accès doit être garanti par ceux qui accompagnent ces personnes et par les politiques publiques.

Isabelle DONNIO

Ce texte repose sur la prémisse que les humains sont des êtres apprenants. La capacité à l’adaptation par des processus cognitifs est présente déjà chez les bébés dans le ventre de leur mère et elle reste opérante jusqu’à la fin de la vie. En effet, contrairement aux idées reçues, le cerveau humain garde une incroyable plasticité tout au
long de la vie. Cela signifie qu’apprendre reste possible aussi à l’âge avancé, mais ce n’est pas tout. Ce que les aînés savent grâce à leur propre expérience est souvent une surprise pour les personnes plus jeunes : dans le vieillissement, apprendre n’est pas seulement possible mais devient un enjeu de premier ordre.

Dominique KERN