Pornic agglo : un contrat local de santé, pour quoi faire ?

Pornic agglo pays de Retz finalise son contrat local de santé, après quasiment une année de préparation. La santé environnementale est placée en pole position de ce projet.

Le boîtier se situe rue du Vigneau, à quelques mètres du hangar des Aéroplanes.
Installé par Air Pays de la Loire à Sainte-Pazanne, ce boîtier mesure la qualité de l'air dans la commune. ©Le Courrier du pays de Retz
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L’un des points à l’ordre du jour du conseil communautaire de Pornic agglo pays de Retz ,ce jeudi 24 mars 2022, est l’approbation du projet de Contrat local de santé (CLS).

Signé entre l’Agence régionale de santé (ARS) et la collectivité, ce contrat a été rédigé « pour répondre à des problématiques sanitaires de proximité repérées par les ARS ou la collectivité », explique Pierre Martin, vice-président de Pornic agglo pays de Retz, en charge de la solidarité, de la santé et de la prévention.

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Point de départ : les cancers pédiatriques

« Ce qui a été déterminant, ce sont les cancers pédiatriques dans le secteur de Sainte-Pazanne en 2019 », relate l’élu, également maire de Chauvé et ancien directeur d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Dans le projet de territoire, après les élections en 2020, il a été écrit qu’on s’engageait pour concrétiser ce CLS. »

Plusieurs enjeux communs caractérisent les CLS : réduire les inégalités sociales et environnementales, prendre en compte les déterminants de santé et mettre la santé au cœur des politiques locales.

« 80 % des déterminants de santé sont extérieurs au système de santé, ajoute Pierre Martin. La bonne santé repose donc donc bien en grande partir sur autre chose que le système de santé. Les collectivités locales n’ont pas la compétence santé, mais elles en ont beaucoup d’autres qui peuvent être conduites de manière à améliorer la santé des habitants. »

Pornic agglo a décliné quatre axes stratégiques pour son CLS, à commencer par la promotion de la santé environnementale en matière de qualité de l’habitat individuel, de l’eau, de l’air intérieur et extérieur ; l’importance des mobilités, douces notamment, la place de l’alimentation.

Des cabines de télémédecine ?

Via son CLS, Pornic agglo pays de Retz va aussi développer des actions de prévention, « un domaine sur lequel on doit encore travailler », puis améliorer l’accès aux soins (médecins, maisons de santé, pluridisciplinaires), développer le numérique, « avec pourquoi pas, à l’avenir, des cabines de télémédecine », puis améliorer l’accès à la santé par le transport. « Ce lien sera travaillé avec la communauté professionnelle territoriale de santé locale », présidée par le Dr Cédric Rat. 

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« On veut aussi accompagner les parcours de santé des personnes dites en vulnérabilité, les personnes âgées, en situation de handicap, précaires ou isolées, sachant que de plus en plus de personnes âgées vont vivre à domicile. »

Pour cela, Pornic agglo adhère au réseau Ville amie des aînés. « À ce titre, on va développer tout un ensemble d’actions pour les personnes âgées », ajoute Pierre Martin.

Pour ce CLS, une coordinatrice a été recrutée en 2020, avec un poste financé en partie par l’ARS (50 %). Un diagnostic a été élaboré durant l’été 2021 avec le cabinet Icone médiation santé, de Rennes. Pornic agglo a aussi répondu à l’appel à projets des 1 000 premiers jours. Un budget de 35000 € est programmé pour 2022.

« On va ensuite décliner les actions, annonce Pierre Martin. Pour l’eau, on va encourager les possesseurs de puits à connaître la qualité de leur eau. On va conduire dans le cadre du Plan régional de santé des actions locales pour sensibiliser la population à la question du radon, en remettant des dosimètres à ceux qui veulent tester leur maison. Sainte-Pazanne a engagé un contrôle sur la qualité de l’air extérieur, on va sans doute poursuivre cette action à l’échelle de l’agglo. »

Attirer des médecins

Pour la démographie médicale aussi, le CLS envisage des mesures pour attirer les médecins « en leur donnant des environnements favorables à l’exercice de leur profession », en particulier en organisant l’accueil des étudiants.

« On va s’appuyer sur les structures en place, annonce Pierre Martin. Notre rôle sera sans doute de libérer du foncier pour étendre les cabinets pour accueillir de nouveaux praticiens. Il faut aussi acculturer les élus sur ces sujets, sur la mise en place des maisons pluridisciplinaires de santé, comme à Préfailles qui est déjà bien avancé sur le sujet. »

On ne peut plus penser « un médecin, une commune ». Il faudra réfléchir à regrouper, c’est une demande des praticiens de travailler ensemble. Quel sera le modèle ? Il y a les maisons pluridisciplinaires de santé, mais aussi les cabinets municipaux et les associations, comme Soin santé de Saint-Père-en-Retz.

Pierre Martin

 » La crise du Covid, un révélateur « 

Le CLS de Pornic agglo pays de Retz sera donc signé le mois de l’élection présidentielle.

Un souhait de la part de Pierre Martin ? « Parler davantage de santé. Il faudrait que l’État associe davantage les élus de terrain aux problèmes de la santé, qu’il sorte d’une politique descendante. La crise Covid a été un révélateur, les élus de terrain ont été très réactifs. On sait que venir habiter dans une commune, c’est d’abord regarder si elle dispose d’un médecin et quel âge il a. Par ailleurs, le mandat passé n’a pas abouti sur la loi Grand âge et autonomie, la crise des Ehpad a explosé et il n’y a pas eu de réponses aux professionnels. Tous les secteurs sont gravement touchés par la pénurie de personnel. »

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