Les villes en réseau pour s'adapter au vieillissement de leur population

  • La navette City du réseaux Divia à Dijon
    La navette City du réseaux Divia à Dijon Courtesy of Communauté du Grand Dijon
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ETX Daily Up

(AFP) - Adapter les politiques de transport, d'habitat, de solidarité au vieillissement: depuis dix ans, le réseau des "villes amies des aînés" soutient des initiatives montrant que les séniors sont "une chance" pour la collectivité. Pas une charge.

Le débat a beau être focalisé actuellement sur le sort réservé aux personnes âgées en perte d'autonomie hébergées dans les Ehpad, la grande majorité des seniors n'ont pas de problème de dépendance, rappelle Guillaume Moissé, du Réseau francophone des villes amies des aînés (RFVAA).

Emanation d'un réseau mondial mis en place sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé, le réseau francophone a été créé en janvier 2012 et regroupe aujourd'hui quelque 200 collectivités représentant 17 millions d'habitants. Cela concerne aussi bien le village de Meaulne-Vitray dans l'Allier (900 habitants) que la ville de Paris.

Le réseau soutient ainsi des "ateliers numériques séniors" à Marchiennes (Nord) où des jeunes mettent leurs compétences en matière d'outils numériques au service des aînés. Des logements intergénérationnels dans des résidences autonomie de Besançon favorisent les liens et les rencontres. Des "jardins partagés" à Saint-Quentin (Aisne) accueillent les résidents des Ehpad et les personnes inscrites dans les structures d'aide à domicile. A Saint-Priest (Rhône), une "navette senior" gratuite facilite les déplacements.

Pour Angélique Giacomini, directrice générale adjointe du réseau, il s'agit de "sortir d'une vision purement médico-sociale" des personnes âgées et montrer qu'elles sont un vecteur de "dynamisme". Un label "Ami des aînés" vient d'être créé.

Guillaume Moissé s'occupe des nouvelles adhésions au réseau, qui propose un accompagnement aux territoires candidats désireux de "mieux s'adapter aux besoins des aînés", a-t-il expliqué lors d'un séminaire de présentation par visio-conférence, qui s'est tenu mardi après-midi.

- Vieillir sur place -

Parmi les communes intéressées ce jour-là, Haisne dans le Pas-de-Calais, où existe déjà une instance consultative baptisée "conseil des sages". Le Gosier en Guadeloupe vient de créer une "maison de la parentalité" pour accompagner les jeunes parents et entend s'inscrire dans une démarche similaire auprès des personnes âgées.

"L'envie est de montrer que les aînés sont une chance pour un territoire", insiste Guillaume Moissé. "Le jour où les vieux se mettront en grève, les conseils municipaux et les associations s'arrêteront de fonctionner".

Partout en Europe, les personnes âgées plébiscitent le maintien à domicile quand c'est possible. Selon l'enquête SHARE (Survey on Health Ageing and Retirement in Europe) menée tous les deux ans auprès de 80.000 Européens de plus de 50 ans dans 11 pays, "vieillir sur place", c'est-à-dire en logement privé plutôt qu'en maison de retraite, est l'option préférée.

Le gouvernement français a annoncé fin octobre 2021 le lancement d'un projet pour la création d'ici 2026 de 500 habitats "inclusifs" pour personnes âgées au coeur des petites villes.

"Pour satisfaire ce désir de +vieillir sur place+, il faudra adapter logements et quartiers", insiste la chercheuse de l'université Paris-Dauphine Anne Laferrère dans un récent numéro de la revue scientifique Gérontologie et Société.

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