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Comprendre les fragilités

Des villes amies, villes aidantes qui redonnent du pouvoir d’agir

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 3 min

Date de publication 24/04/2023

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De 170 villes engagées au lancement de la charte Ville aidante Alzheimer à plus de 500 villages, villes, agglomérations, métropoles et départements aujourd’hui : de plus en plus de collectivités s’engagent en faveur des personnes malades, mais aussi, plus généralement, pour soutenir les habitants âgés et leur redonner du pouvoir d’agir : gros plan sur les villes aidantes, amies des aînés.

Le concept de « ville amie des aînés » a été imaginé par l’Organisation mondiale de la santé en 2010.
L’idée ? Constituer un réseau de villes et de communautés mieux adaptées à leurs habitants âgés.

En France, la démarche est portée par le Réseau francophone Villes amies des aînées (RFVAA) depuis 2012. En 10 ans, ce sont 267 territoires qui se sont engagés, représentant plus de 71 millions d’habitants en France, et 18 millions en incluant les autres pays francophones.

Les adhérents ont pour objectifs de construire une ville adaptée, dans toutes ses dimensions. Du logement à l’environnement en passant par les transports, l’offre de loisirs ou la citoyenneté, de manière transversale, au bénéfice des âgés… et des autres. Les personnes en situation de handicap, les jeunes parents et leurs enfants en poussette, ont, eux aussi, à gagner à habiter dans une ville amie des aînés.

Pour aller encore plus loin, le RFVAA a lancé en 2021 son label. « Adhérer au réseau, c’est promettre une évolution des politiques publiques. Le label permet de passer de la promesse à l’engagement, de montrer concrètement les actions mises en place », expliquait Pierre-Olivier Lefebvre, le délégué général du réseau. À ce jour, 16 villes l’ont obtenu.

La démarche Ville aidante Alzheimer a quant à elle été imaginée par l’association France Alzheimer, et soutenu par l’Association des maires de France.

Lancée à l’occasion de la journée mondiale de la maladie en septembre 2019, elle permet aux collectivités locales d’affirmer « leur volonté de faire de l’espace public, un espace qui s’ouvre à nouveau. Elles s’engagent à faciliter la connaissance et le déploiement d’actions en faveur des personnes malades et de leurs familles ».

La collectivité signataire doit mettre en place au moins une des actions suivantes :

  • Insérer régulièrement des informations sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées dans ses supports de communication ;
  • Informer sur la formation de France Alzheimer à destination des aidants ;
  • Faciliter le déploiement d’actions en direction des malades et de leurs aidants comme les cafés mémoire ;
  • Faciliter le transport du domicile aux lieux des activités ;
  • Sensibiliser les commerçants, chauffeurs de bus et autres professionnels que les malades rencontrent au quotidien à la maladie, comme à Bassens en Gironde ;
  • Sensibiliser les enfants dans les écoles ;
  • Faciliter la participation des personnes malades et de leurs proches aidants à des actions artistiques, culturelles ou sportives ;
  • Faciliter l’autonomie des personnes malades au sein des lieux publics grâce à la mise en place de repères d’orientation visuels ou sonores.

Une démarche identique est à l’œuvre à Rennes, qui travaille depuis 2016 à devenir la première ville « dementia friendly » de France. Une initiative portée par le Bistrot mémoire de Rennes et inspirée par la ville de Bruges, en Belgique, qui a initié une démarche d’inclusion des malades en 2010.

Les Pays-Bas aussi déploient des « villes aidantes Alzheimer », des communautés inclusives qui, selon la professeure Maud Graff, de l’université Radboud, apportent aux malades plaisir, maintien du lien social, soutien et réduction du stress. Et leur redonnent du pouvoir d’agir.

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